CHRONIQUES JOUVENCE  | 17 avril 2024


L’art de prendre soin

Bienvenue en avril. Bienvenue au printemps.

 

Qui dit printemps dit bourgeon, dit naissance, ou encore ménage du printemps. Comme Mère Nature, on veut préparer un terrain apte à accueillir la douceur des prochains jours lumineux. Donc on nettoie, on épure, on récupère et trop de fois, on remplace. Mais prenons-nous soin? Réfléchissons ensemble.

 

La productivité, la rapidité, le profit, l’efficacité, nous allons vite! Nous prenons notre café sur le coin de la table, les autoroutes s’engorgent, nous lisons en diagonale, la construction des restaurants en chaîne s’enchaîne. Nos journées sont remplies et nous en revenons épuisés. Puis, il y a cette escapade temporelle ; le temps d’une méditation, d’une marche à l’extérieur, d’un dîner cuisiné avec amour, d’une bonne chanson à la radio, d’une séance de lecture captivante ou encore même, le temps d’un silence. Cette escapade a un nom : l’art de prendre soin.

 

Prendre soin du matériel, c’est une chose. Prendre soin de soi, des autres et de la nature, c’est tout le reste.

 

Autrefois, prendre soin était une tâche intimement reliée aux infirmières, accompagnant les malades, les blessés vers la guérison, ou c’était propre aux mères de prendre soin, afin de voir leurs enfants grandir pour devenir à leur tour, de bons humains. Et si prendre soin était un devoir individuel et collectif, peu importe le genre ou le métier?

 

C’est un art, de s’arrêter et d’ajouter de la considération ou de la tendresse dans les petites choses. Regardez la forêt jouvencienne et vous y verrez les phénomènes ; la rivière qui s’enthousiasme comme un enfant en pleine récréation, la mésange qui accueille tous les autres oiseaux revenus du Sud, un pic qui fouille pour son dîner, les arbres qui s’étirent après une saison entière de tranquillité, les tussilages qui colorent nos sentiers. La forêt prend soin d’elle. Elle prend le temps de le faire.

 

Mais comment prendre soin, me direz-vous? Je n’ai pas la réponse absolue, mais respirer est un bon début. Marcher dehors, prendre le bus au lieu de la voiture, appeler ses parents, montrer son appréciation, dénicher les constellations dans le ciel, s’arrêter pour le chant du merle d’Amérique, remercier un collègue, prendre le temps de trier son recyclage, jouer avec son enfant, fermer son téléphone, se demander à soi-même comment ça va, troquer la vitesse pour la contemplation.

 

Le temps ne va pas vite, le temps va à notre rythme.

 

La bonne nouvelle est que la beauté de la nature est partout, même en nous ; il ne suffit que de lui donner la permission d’être. Le printemps coule dans vos veines, permettez-vous de fleurir aussi.

 

Douce Sévigny